Comment limiter l’usage des antibiotiques pendant la période de tarissement ?

Une vache laitière produit du lait pendant 10 mois après avoir donné naissance à un veau. Au terme de la phase de lactation, l’éleveur mettra l’animal au repos durant 2 mois. La période de tarissement est critique. Une infection mammaire peut survenir et passer totalement inaperçue jusqu’au prochain vêlage. Pour mieux affronter cette situation, de plus en plus de producteurs usent de nouvelles méthodes de prévention.

 

Lutter contre les mammites pendant la période de tarissement : les solutions envisageables

Selon le Centre National Interprofessionnel de l’Economie Laitière (CNIEL), 13% des vaches en début de lactation souffrent d’une infection mammaire. Ce taux s’explique principalement par une contamination pendant la période de tarissement. Ces cas entrainent des pertes financières assez conséquentes pour les éleveurs. Il faut dépenser entre 200 et 300 € pour soigner l’animal infecté. En outre, le lait produit devra être jeté puisqu’il contient des bactéries potentiellement dangereuses.

Pour éviter cette situation, un grand nombre de producteurs administrent des antibiotiques pendant la période sèche. Cette pratique devenue systématique auprès des élevages français engage aussi des dépenses assez élevées. De plus, des traces d’antibiotiques risquent d’altérer la qualité de la production après le vêlage.

Aujourd’hui, les éleveurs préfèrent adopter une approche sélective. Ils s’appuient sur de nouvelles méthodes de dépistage des mammites telles que le test d’amyloïde. Bien entendu, de nombreux facteurs favorisent les infections. Dans ce contexte, il faut préserver l’hygiène du troupeau en respectant les bonnes pratiques enseignées par la CNIEL. Cela passe aussi par un meilleur suivi vétérinaire et l’administration de remèdes homéopathiques.

Comment dépister les cas de mammites pendant la période sèche ?

Les infections mammaires ne manifestent pas toujours des symptômes. Jusqu’il y a peu, les éleveurs se fiaient au comptage des cellules somatiques pour diagnostiquer la mammite. La méthode consiste à analyser un échantillon de lait et à compter le nombre de cellules. Cela permet notamment de déceler les signes d’une réponse immunitaire (augmentation de la concentration de globules blancs) et ainsi de confirmer l’existence d’une infection. Pendant la période sèche, il sera impossible de procéder à cette vérification. D’où l’intérêt de se tourner vers une autre approche.

Les chercheurs préconisent maintenant des tests destinés à mesurer la production d’amyloïde A. Les cellules épithéliales du trayon sécrètent les précurseurs de cette protéine de phase aiguë en réponse à une attaque microbienne. En cas de mammites, son taux dépasse 10 à 1000 fois sa dose habituelle. De ce fait, il s’agit d’un bio marqueur fiable. En exploitant cette propriété, il a été possible de créer une méthode de diagnostic efficace avant le tarissement. Grâce à cette solution, les éleveurs pourront réduire l’utilisation des antibiotiques avant tarissement et pendant lactation. Ils réussiront également à établir un plan de traitement pour écarter les risques de contagion.